Désembouage des installations pour une exploitation économique

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Le désembouage peut éviter des pannes, offrir un meilleur fonctionnement de la chaudière, une diminution des coûts d'énergie et d'entretien, ainsi qu'un allongement de la durée de vie des équipements. Cette opération assez coûteuse est aussi un investissement.

Une installation qui a été traitée de façon préventive à l'aide d'un produit anti-corrosion efficace est protégée et n'a norma­lement pas besoin d'être désembouée. On constate cependant que l'injection d'un anti-corrosion dès la mise en service d'une installation est peu courante en France. D'autre part même dans une installation traitée, les boues sont toujours présentes et il faut vérifier chaque année si le traitement est suffisamment dosé pour être efficace. Enfin, si l'embouage n'est pas imposé par la loi, il est exigé par le fabriquant lors du remplacement d'une veille chaudière par une neuve pour bénéficier de la garantie construc­teur, et surtout de ne pas endommager le nouvel équipement.

Il est ainsi conseillé de faire désembouer un circuit de chauffage par un professionnel tous les cinq ans pour un plancher chauf­fant, tous les cinq à dix ans pour un circuit radiateurs et lorsqu'il est prévu de remplacer une ancienne chaudière par un modèle plus récent et plus économe (à condensation, par exemple) ou encore lorsque l'installation de chauffage a plus de sept ans et n'a jamais été désembouée. En effet, pour qu'une installation de chauffage fonctionne avec un rendement optimum et éco­nomique, il faut qu'elle soit bien réglée, mais aussi qu'elle soit propre.

Pourquoi faut-il désembouer?

Dans une installation de chauffage central, l'eau se trouve en contact avec différents métaux tels que l'acier, la fonte ou l'alu­minium au niveau des radiateurs et de la chaudière, ainsi que du cuivre au niveau des canalisations. Or, l'eau peut être très corrosive, d'autant plus si son indice de dureté est élevé, atta­quant systématiquement tous les matériaux qu'elle rencontre. L'oxygène qu'elle contient réagit avec les métaux, produisant des oxydes métalliques qui se retrouvent en suspension dans l'eau et ont tendance à se déposer dans certaines zones de l'installation. En se déposant et en se sédimentant, ces oxydes métalliques créent un phénomène d'embouage. En outre, au fil du temps et sous l'effet de la température, les boues se forment par un processus de corrosion lié aux phénomènes d'entartrage directement dépendant de la quantité d'eau neuve introduite dans l'installation. C'est la raison pour laquelle on trouve des boues dans n'importe quel réseau, même s'il est correctement entretenu. Ces boues ont de nombreuses conséquences néfastes sur l'ensemble de l'installation. En ralentissant la circulation de l'eau chaude dans les tuyauteries, elles diminuent le confort thermique des occupants de l'immeuble, créant une répartition inégale de la chaleur sur les étages, tandis qu'en colmatant peu à peu les canalisations, elles génèrent des pertes de rendement, augmentant la consommation d'énergie et la facture énergétique. Enfin, elles peuvent aussi être à l'origine de la panne de certains éléments de l'installation. Tous ces effets conduisent à la réduc­tion des performances de l'installation et à une diminution de la durée de vie des matériels installés. Tous les éléments du circuit sont concernés par ces perturbations. En effet, lorsqu'elles se déposent au niveau de la chaudière, elles peuvent générer des casses. Si le dépôt s'effectue sur les parties basses des radia­teurs, elles y créent des zones froides où l'eau ne circule plus et les empêchent de chauffer à plein rendement. Quant aux tuyaux, notamment dans des installations équipées de planchers chauffants, ils peuvent êtres obstrués, bloquant la circulation et la diffusion de chaleur. Le désembouage permet de prévenir et d'éliminer ces éléments de perturbation que sont les boues de tous les éléments des circuits de chauffage. Cette opération permet d'expulser les débris du circulateur, de purger les boues magnétiques des radiateurs et des planchers chauffants, de pré­venir le blocage des robinets thermostatiques et des robinets de radiateurs, de limiter les fuites par percement des radiateurs, de réduire les dépôts de tartre dans la chaudière et de prévenir la production de gaz dans les radiateurs. Au final, elle permet de prolonger la durée de vie de l'installation et d'améliorer ses performances. Il s'agit donc d'une étape à ne pas négliger et qui rapporte plus qu'elle ne coûte puisqu'elle permet d'obtenir jusqu'à 20 à 30  de rendement en plus sur une installation ancienne.

Il existe pIusieurs indices permettant de savoir s'il faut désembouer. Il peut s'agir d'une sensation de froid chez les occupants des 1oge­ments, alors que le chauffage est en route, de fuites au niveau des radiateurs, d'autant si ces derniers présentent des zones plus froides que d'autres et chauffent moins bien (lors d'une purge des radia­teurs, une eau marron ou jaune prouve que la corrosion agit depuis longtemps et qu'il est grand temps de traiter). Par ailleurs, si les robinets thermostatiques se dérèglent et se bloquent, que le réseau siffle et que la consommation de combustible augmente fortement, le doute n'est plus permis. Enfin, une chaudière émettant des bruits de claquement ou se déclenchant de plus en plus souvent donne également des indices de dépôts au niveau de l'échangeur de cha­leur. Attention: dans certaines régions, où l'eau est très corrosive, comme la région parisienne, les dégradations peuvent survenir en quelques mois ... Par ailleurs, un diagnostic de l'installation permettra de déterminer les causes de l'embouage, l'intérêt et la faisabilité d'un traitement, ainsi que la méthode la plus adaptée. Ce diagnostic comprend l'analyse de l'historique de l'installation (les appoints d'eau réalisés, les traitements d'eau mis en œuvre, les signes de corrosion, ... ), l'examen des canalisations (état de dégra­dation des canalisations, dépôts adhérents ou non, etc.), l'analyse de l'eau d'appoint et de l'installation et l'analyse des dépôts pré­levés en point bas de l'installation. Pour pallier ces problèmes, le désembouage offre des solutions dont la diversité de procédures varie selon plusieurs facteurs: taille de l'installation, possibilité ou non de vidanger intégralement l'installation et de réaliser des chasses, nature des matériaux, état des réseaux, nature et quantité de boue, etc. Quelle que soit la méthode appliquée, il faut veiller à la compatibilité des produits utilisés avec les matériaux rencontrés sur l'installation, en particulier en présence d'aluminium. Attention aussi aux rejets d'effluents: ils doivent respecter la réglementation en vigueur. Une fois le désembouage terminé, on effectue un trai­tement préventif contre la corrosion et l'entartrage afin de protéger l'installation. Ce traitement sera suivi par une remise à niveau et un rééquilibrage de l'installation en vue d'éliminer les facteurs respon­sables des désordres constatés, faute de quoi l'efficacité de l'opéra­tion ne sera qu'éphémère, même si un traitement préventif contre la corrosion est mis en œuvre. Quant au coût d'une telle opération, il est plutôt élevé et dépend notamment de la technique employée et des éléments à désembouer. Néanmoins, comme pour l'entre­tien de la chaudière, ce coût est rapidement amorti.

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